D’après un sondage réalisé par l’ACEP, le système de paie Phénix est un gâchis inacceptable qui mine la santé et le moral de nos membres.
En juin et juillet dernier, pas moins de 1725 de nos membres ont répondu à un sondage sur le système de paie Phénix et des impacts que ce système a sur leur rémunération. Tout d’abord, un nombre effarant de 1296 des membres ayant répondu au sondage, soit 75 %, ont indiqué avoir eu des difficultés à se faire payer correctement. Et de ce nombre, pas moins de 1024 tentaient toujours, en juillet dernier, de faire corriger les problèmes!
C’est une proportion énorme qui jette un éclairage nécessaire sur les conséquences importantes pour les employés de toute cette saga qui n’en finit plus.
L’ACEP n’a pas attendu que toutes les réponses au sondage soient reçues pour agir. Notre agent de relations de travail affecté à ce dossier a pris contact avec les membres ayant demandé de l’aide afin de faire avancer leur dossier.
Par ailleurs, l’ACEP a continué ses représentations auprès de l’employeur pour qu’il rajoute des ressources afin de régler le plus rapidement les problèmes. Ce dernier a rajouté des sommes et des ressources humaines, mais les résultats sont pour le moins mitigés.
Nous évaluons présentement notre position quant à la poursuite entamée en juin 2016 pour forcer le gouvernement à adopter un système d’administration de la paye qui lui permet de respecter ses obligations en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques et de la Directive sur les conditions d’emploi. De concert avec les autres syndicats, nous l’avions mis en suspens afin de donner la chance au gouvernement de corriger le tir. Force est d’admettre que ce dernier n’a pas réussi et nous devons décider sous peu si nous réactivions cette poursuite judiciaire, tout en déposant des griefs de principe.
Notre volonté est d’autant plus grande de reprendre la voie judiciaire et administrative après que le secrétaire parlementaire du ministre de Services publics et Approvisionnement Canada, Steven McKinnon, eût déclaré la semaine dernière que les rajustements salariaux et le calcul des montants rétroactifs dûs à la suite de la signature des conventions collectives depuis le début 2017 ont rajouté des difficultés. Comme la plupart des syndicats l’ont mentionné depuis des mois, l’employeur n’a pas pris toutes les mesures ni alloué toutes les ressources nécessaires et, à l’issue d’un processus de négociation connu de tous et aux conséquences prévisibles, le gouvernement tente de se justifier avec des explications vaseuses.
Quelques données du sondage
Comme mentionné plus haut, pas moins de 75 % des membres ayant répondu au sondage on eu, à divers degrés, des difficultés à se faire payer correctement sous Phénix.
Cette prochaine question touche le cœur des problèmes avec Phénix : l’incapacité de parler avec quelqu’un qui a l’autorité de régler les problèmes. Nos membres et l’ensemble des fonctionnaires doivent multiplier les contacts afin d’avoir des explications. La disparition des conseillers en rémunération dans les ministères et agences explique en grande partie ces difficultés. C’est une revendication que nous avons poussée avec certains résultats encourageants, alors que des conseillers ont été rembauchés dans plusieurs milieux de travail. D’ailleurs, notre expérience de terrain le démontre : dans les milieux de travail où des conseillers en rémunération ont été maintenus, nous constatons que les problèmes sont moins fréquents et plus facilement réglés.
C’est une donnée qui donne froid dans le dos : 47 % de nos membres vivent une détresse psychologique car leur paie n’est pas versée à temps, incomplète ou truffée d’erreurs. Le fait que nos membres continuent à se présenter au travail malgré que leur salaire ne soit pas toujours au rendez-vous démontre avec éloquence leur professionnalisme. Toutefois, lorsque nous exigerons du gouvernement des compensations financières pour les délais, les conséquences financières et le stress causé, nous pourrons lui mettre sous le nez cette statistique.
Autre question qui démontre à quel point la mise en place de Phénix a été bâclée, sans égard aux conséquences. La formation aurait dû être offerte avant que Phénix ne soit instauré : cela n’a pas été fait ni avant, ni pendant que le nouveau système de paie remplaçait l’ancien. Il n’est pas trop tard et il faut que les employés et les responsables de la paie reçoivent de manière urgente une formation complète.
Merci encore une fois à tous les membres qui ont répondu au sondage. Cela nous donne de nouveaux outils pour mettre toute la pression nécessaire pour forcer l’employeur à régler ceci une fois pour toute.
Parmi les thèmes que nous continuerons de mettre de l’avant : la nécessité d’une prise de conscience au plus haut niveau que les ressources additionnelles en personnel au sein des Ministères ne doivent pas être temporaires mais bien permanentes. Il faut qu’on arrive enfin à la réalisation que seule une décentralisation de certaines fonctions de paie dans les ministères et agences, avec un accès en temps réel à Phénix, pourra peut-être permettre d’éviter d’avoir à laisser brûler l’oiseau sans qu’il puisse renaître de ses cendres. À défaut de ce coup de barre essentiel, on va se réveiller un matin et constater que de réparer Phénix est une tâche plus imposante que de le remplacer par un autre qui fera l’objet d’une gestion de projet informée par la complexité de la rémunération et non un souci de mise en œuvre à tout prix dans les délais impartis.
Pour de plus amples informations concernant Phénix ou pour obtenir de l'aide, consultez la section de notre site Web portant sur le système de paye Phénix.