La semaine dernière, l’ACEP a appris que le nouveau système de paye du gouvernement, Phoenix, accusait des lacunes en matière de sécurité qui pourraient compromettre les renseignements personnels de nos membres. Sur une période de quelques mois, des milliers de renseignements sur les fonctionnaires fédéraux auraient pu être accessibles à quelque 70 000 employés.
« Les atteintes à la vie privée sont prises très au sérieux à l’ACEP, explique la présidente nationale, Emmanuelle Tremblay. Cet événement constitue un autre épisode troublant de l’histoire de Phoenix. »
Dans un courriel, la sous-ministre de Services publics et Approvisionnements Canada, Marie Lemay, a expliqué qu’il y a eu deux atteintes à la vie privée : l’une entre mars et juillet 2015 et l’autre en février et avril 2016. Selon Mme Lemay, la première atteinte portait sur les noms des employés, leur code d’identification de dossier personnel (CIDP) et leur salaire, données utilisées par IBM lors de la phase de développement de Phoenix. Dans le cadre de la seconde, des gestionnaires ont rapporté avoir eu accès aux renseignements d’employés d’autres ministères; selon le gouvernement, cette atteinte en particulier ne semble avoir touché que les CIDP et les noms des employés.
Dans son courriel, Mme Lemay affirme que des mesures ont été prises immédiatement pour remédier à ces problèmes et que le dossier a été transmis au Commissariat à la protection de la vie privée.
Pendant ce temps, des dizaines de milliers de fonctionnaires éprouvent des problèmes avec leur paye, et certains ne sont pas payés du tout. Enfin, la semaine dernière, le premier ministre Justin Trudeau a parlé de cette situation, la qualifiant d’inacceptable.
« Bon nombre de ces problèmes découlent de l’intention du gouvernement conservateur de centraliser les services de paye, explique Mme Tremblay. En outre, le gouvernement fait affaire avec une entreprise privée pour moderniser son système de paye. Je crois que le secteur privé, contrairement à la fonction publique, dont les employés sont habitués à traiter des renseignements personnels, n’accorde peut-être pas la même importance à la nécessité de protéger ce type d’information. »
L’ACEP continuera de suivre la situation de près et conseillera ses membres au sujet des précautions à prendre. Rappelons que les membres qui éprouvent des difficultés à se faire payer peuvent communiquer avec leur délégué syndical local ou directement avec nous. L’ACEP a réussi à accélérer le traitement de plusieurs cas de façon officielle, en déposant un grief, et de façon officieuse, en communiquant avec les centres de paye ministériels.
« Notre syndicat travaille activement à résoudre les problèmes de paye découlant de Phoenix. La situation pour nos membres est intenable : nous exhortons le gouvernement à régler ce problème qui place bon nombre de nos membres en situation précaire. »