Le Mois national de l’histoire autochtone nous permet de célébrer collectivement la richesse culturelle des communautés autochtones canadiennes. Or, il nous invite aussi à marquer un temps de réflexion pour revoir notre « vivre ensemble ». En 2020, le bilan reste décevant et force est de constater que nous avons encore beaucoup à faire sur le chemin vers la vérité et la réconciliation.
En 2018, l’organisme Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport cinglant sur les nombreuses violations des droits de la personne perpétrées à l’endroit des Canadiens autochtones, notamment la violation de leur droit à l’accès à l’eau potable. Le rapport critiquait également le piètre bilan du Canada en matière d’incarcération.
En 2020, l’enquêteur correctionnel du Canada a diffusé un communiqué qui indiquait que les Autochtones représentaient plus de 30 % de la population carcérale dans les prisons canadiennes. De plus, HRW citait la pauvreté comme un facteur important qui empêchait les communautés autochtones de progresser. En 2019, le Centre canadien de politiques alternatives a déterminé que plus de la moitié des enfants autochtones vivaient dans la pauvreté.
En outre, le 2 juin, nous avons souligné le cinquième anniversaire du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), qui proposait 94 appels à l’action pour réagir à la tragédie des pensionnats autochtones. Bon nombre de survivants et leurs familles attendent toujours un dédommagement pour les traitements horribles infligés à de nombreux enfants des Premières Nations, Inuits et Métis.
Le 3 juin a marqué le premier anniversaire de la publication du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA), qui a été présenté au gouvernement fédéral. De nombreux dossiers restent ouverts et non résolus et plusieurs communautés autochtones du Canada, compte tenu du manque de collaboration de la part des services de police, réclament des politiques et des normes nationales concernant les cas relatifs aux FFADA.
La mort tragique récente de Chantel Moore, ainsi que d'autres incidents violents survenus récemment entre la police et des membres de la communauté autochtones, sont autant de raisons supplémentaires de revoir la relation entre les forces de l'ordre et les communautés des Premières Nations.
Il est important de faire entendre nos voix et de dénoncer ces injustices. Nous sommes solidaires de nos frères et sœurs autochtones, et nous devons faire notre part pour veiller à ce que les droits de la personne soient respectés et protégés à leur égard.
En outre, si nous voulons favoriser l’inclusion et apprendre de nos différences, nous devons mieux reconnaître et honorer le vaste héritage culturel, philosophique et spirituel des communautés autochtones.
À propos du Mois national de l’histoire autochtone
En juin, nous célébrons le Mois national de l’histoire autochtone, et nous reconnaissons les réalisations, les réussites et l’héritage unique des Premières Nations, des Inuits et des Métis du Canada.