Il y a 51 ans aujourd’hui, Phyllis Webstad arrivait au pensionnat autochtone St. Joseph’s Mission, en Colombie-Britannique. Elle était toute contente d’aller à sa nouvelle école et elle portait un t-shirt orange vif, qu’elle avait choisi elle-même en magasinant avec sa grand-mère. Mais dès le premier jour, cette petite fille de six ans a été dépouillée de tous ses vêtements, y compris du t-shirt qu’elle avait choisi.
Le chandail orange de Phyllis Webstad représentera à jamais tout ce qui a été volé aux générations passées, présentes et futures par le système des pensionnats : les langues, les traditions, les histoires. Les vies. L’objectif de l’assimilation forcée était véritablement une forme de génocide, qui visait à éliminer toute l’histoire et la culture des peuples autochtones du Canada.
Aujourd’hui, en ce 30 septembre, Journée nationale de la vérité et de la réconciliation — ou Journée du chandail orange — nous nous souvenons des patrimoines détruits par le système des pensionnats autochtones et nous les honorons. Et nous nous engageons à mettre fin aux injustices dont sont encore victimes les nations autochtones du Canada et à les réparer.
En tant que syndicat du secteur public fédéral, l’ACEP a la responsabilité toute particulière d’appuyer la souveraineté autochtone et de tenir le gouvernement responsable de ses engagements en matière de réconciliation et d’autodétermination autochtone. Nous nous sommes battus pour que la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation devienne un jour férié payé pour nos membres, nous avons obtenu des congés pour les membres autochtones afin qu’elles et ils puissent s’adonner à des pratiques traditionnelles, et nous nous efforçons d’obtenir des modalités de télétravail flexibles pour que les employées et les employés fédéraux autochtones puissent rester dans leurs communautés et y travailler.
Le 18 septembre, les membres de l’ACEP ont fièrement participé à la marche Grassy Narrows River Run aux côtés de jeunes, d’aînées et aînées et de membres de cette communauté, ainsi que de dirigeantes et dirigeants syndicaux et d’alliées et alliés d’un peu partout au pays, pour réclamer justice. L’ACEP s’est également mobilisée pour appuyer la Première Nation Kebaowek, qui s’oppose au projet d’installation de stockage en subsurface à Chalk River, car des matières radioactives seraient rejetées dans une zone humide.
Nous nous servirons toujours de notre tribune pour affirmer notre solidarité avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis de l’Île de la Tortue. C’est ce qu’il faut faire si nous voulons réellement avancer sur la voie d’une véritable réconciliation et d’un avenir plus assuré pour les nations autochtones et tous les peuples de ce pays.
En toute solidarité,
Nathan Prier