Aujourd’hui, en cette Journée internationale des femmes, nous célébrons le militantisme syndical des femmes et l’impact profond de ses réalisations, tout en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité.
La Journée internationale des femmes est soulignée depuis le début du XXe siècle et plonge ses racines dans le mouvement ouvrier. C’est à New York, en 1908, que des milliers d’ouvrières du vêtement déclenchèrent une grève en réclamant des journées de travail plus courtes, de meilleurs salaires et le droit de vote.
En 1911, la Journée internationale des femmes s’enracinait en Europe : ainsi, plus d’un million de femmes défilèrent en Autriche-Hongrie, au Danemark, en Allemagne et en Suisse pour revendiquer le droit de vote des femmes, le droit d’exercer une charge publique et la fin de la discrimination en matière d’emploi.
En janvier 1912, 14 000 ouvrières du textile de Lawrence, dans le Massachusetts, se mettaient en grève pour améliorer leur salaire et leurs conditions de travail. La grève a duré trois mois et a rassemblé les travailleuses et les communautés immigrantes autour du slogan « du pain et des roses ». Ce slogan est devenu un cri de ralliement pour le mouvement international des femmes et plus tard, un d’hymne fédérateur pour le mouvement syndical.
Depuis, les femmes du monde entier fêtent la Journée internationale des femmes tout en poursuivant la lutte pour l’égalité de leurs droits au travail, au foyer et dans la société en général.
Je tiens à saluer le leadership des femmes cis et trans à tous les échelons de notre syndicat. L’ACEP compte plus de 60 % de femmes parmi ses membres, et partout les femmes mènent la lutte pour l’égalité et la justice pour toutes et tous, des membres aux délégué·es, des sections locales au Conseil exécutif national. Pour la première fois, le CEN compte une majorité d’administratrices dans ses rangs. Nous avons franchi une étape importante pour garantir que la barre de notre syndicat est véritablement représentative des membres de l’ACEP.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Nous avons besoin de voix intersectionnelles dans nos discussions pour favoriser la conception de politiques plus efficaces et de solutions qui conviennent à tout le monde. Nos lieux de travail, nos communautés et notre monde se portent mieux quand les femmes ont les mêmes chances d’y participer que les hommes. Nous devons nous battre pour honorer et rétribuer correctement le travail rémunéré et non rémunéré des femmes cis et trans qui font fonctionner notre société.
Selon une récente étude du Centre canadien de politiques alternatives, le secteur public canadien est nettement plus près d’atteindre l’équité salariale que le secteur privé, mais un écart de 5 % y subsiste toujours et doit être comblé.
De concert avec d’autres syndicats du secteur public fédéral, l’ACEP s’efforce d’éliminer ces 5 % et veille à ce que le gouvernement du Canada respecte son engagement à l’égard de l’équité salariale. Le principe d’un salaire égal pour un travail de même valeur semble si simple, et pourtant les efforts pour y parvenir révèlent une autre réalité. À cet égard, la réticence du gouvernement, qui s’enorgueillit pourtant de son éthique féministe, à adopter un plan unique pour l’administration publique centrale, est un exemple d’obstacles qui freinent l’instauration d’une véritable égalité.
Si les progrès sont lents, des avancées se produisent toutefois, précisément parce que les femmes se sont organisées pour riposter. Aujourd’hui, rendons hommage aux femmes de notre vie et engageons-nous à continuer à militer pour que les progrès aboutissent à la création d’un monde juste et équitable.