Message du président à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Aujourd’hui, en cette Journée du chandail orange et Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, c’est avec tristesse que nous nous rappelons les horribles injustices que les peuples autochtones du Canada ont subies et continuent d’endurer aujourd’hui.

C’est avec tristesse que nous nous recueillons à la mémoire des milliers d’enfants qui ont été arraché·e·s à leur famille et envoyé·e·s dans des pensionnats – beaucoup ne sont jamais revenu·e·s, beaucoup ont été perdu·e·s à jamais et beaucoup n’ont retrouvé leur dernière demeure que récemment. 

C’est avec tristesse que nous rendons hommage aux survivantes et aux survivants des pensionnats, qui ont été forcé·e·s d’abandonner leur langue et leurs terres, leur culture et leurs liens avec le passé, ce qui a infligé aux personnes qui leur ont survécu et à leurs familles des traumatismes qui perdurent.

C’est avec tristesse que nous nous souvenons des femmes et des filles autochtones disparues dans l’ensemble du pays. En ce moment encore, des pertes tragiques continuent de toucher un grand nombre de personnes. 

Même aujourd’hui, en reconnaissant leur souffrance, nous n’arrivons pas à saisir pleinement l’immense perte et la tragédie infligées aux peuples autochtones de ce pays.

Cependant, la reconnaissance n’est pas suffisante. Une journée n’est pas assez. En une journée, il n’est pas possible de défaire ou de corriger toutes les injustices du passé. La tristesse doit faire place aux solutions. S’attaquer à ces injustices historiques et persistantes n’est pas seulement une obligation morale; c’est une étape cruciale vers la justice et l’équité pour l’ensemble de la population canadienne. 

En réparant les torts historiques, en améliorant les conditions de vie et en garantissant aux peuples autochtones un accès équitable aux différentes possibilités, nous créons un précédent quant à la manière dont nous reconnaissons et respectons les droits de tous les groupes en quête d’équité. Il y a une corrélation entre de nombreux défis que doivent relever certaines communautés marginalisées et les problèmes auxquels sont confrontées les communautés autochtones, notamment la discrimination systémique, l’accès limité à l’éducation et à des soins de santé de qualité et les effets persistants du colonialisme. Ainsi, lorsque nous réalisons des avancées significatives en matière de justice pour les peuples autochtones, nous ouvrons la voie à des progrès pour d’autres groupes en quête d’équité. 

Essentiellement, la réparation des injustices subies par les Autochtones est la clé d’un Canada plus inclusif et plus équitable, où les principes d’équité, de respect et de dignité s’étendent à l’ensemble de la population, quelles que soient leurs origines.

Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir sur la voie de la réconciliation, et, pour réparer véritablement les préjudices subis, des mesures doivent être prises chaque jour de l’année, et pas seulement au cours d’une seule journée.

Nous devons construire un secteur public plus fort, qui aide les fonctionnaires autochtones à se développer et à réussir, et qui veille à ce que les communautés autochtones du Canada soient mieux servies. C’est le secteur public dont nous avons besoin, un secteur qui reflète davantage la composition de notre pays et qui répond aux besoins de chaque personne avec compréhension et compassion, tout en reconnaissant que notre passé complexe a façonné notre avenir.

Aujourd’hui, nous nous recueillons en nous souvenant du passé. Mais demain, et chaque jour qui suivra, nous devons nous efforcer de transformer notre tristesse en progrès significatif.

Miigwech.