En 1872, les membres du Toronto Typographical Union se mettaient en grève afin d’obtenir une journée de travail de neuf heures. Leur lutte a fini par faire abroger les lois qui criminalisaient l’activité syndicale, et elle a marqué l’entrée dans une nouvelle ère de droits des travailleuses et des travailleurs.
Dans les années qui ont suivi la grève, la population active de tout le pays a célébré son succès, ce qui a amené le gouvernement canadien à déclarer la fête du Travail comme une fête nationale en 1894.
Aujourd’hui, 130 ans plus tard, nous sommes à un tournant tout aussi transformateur de l’histoire, car la nature du travail – où et comment nous l’effectuons – est en cours de changement générationnel. Et nous nous heurtons à un mur de résistance comparable.
Notre lutte aujourd’hui
Cette année démontre que notre employeur n’a que très peu d’estime pour ses propres travailleuses et travailleurs. L’annonce du recul de nos droits en matière de télétravail pour obliger les employées et les employés du secteur public à retourner travailler dans des bureaux mal équipés est venue à bout du peu de bonne volonté qui subsistait. Avec le fiasco Phénix qui perdure, le désastre de Canada Vie, et les menaces continuelles qui pèsent sur la santé et la sécurité des interprètes, nous avons irrémédiablement perdu confiance en notre employeur.
La flexibilité et le télétravail existent et sont incontestablement l’avenir. Pourtant, l’employeur cherche à nous forcer à régresser au lieu d’accepter le progrès. Pour réaliser les changements que nous souhaitons, nous devons collectivement nous inspirer de ces syndicalistes torontois de 1872. Leurs pressions incessantes en faveur d’un modèle de lieu de travail modernisé forment le socle de toutes les avancées en matière de travail que nous connaissons depuis un siècle et demi. Leur travail est aussi la feuille de route que nous avons besoin de suivre aujourd’hui. Nous avons de nouveaux outils à notre disposition, des claviers et des téléphones, mais le message reste le même : nous ne reculerons pas.
Nous sommes déterminé·es à obtenir le droit au télétravail. Mais cela ne se fera pas sans action.
Solidarité le 9 septembre
Si vous êtes dans la région de la capitale nationale, le 9 septembre, jour d’entrée en vigueur du retour obligatoire au bureau trois jours par semaine, joignez-vous aux autres membres de l’ACEP, de l’ACAF, de l’IPFPC et de l’AFPC pour manifester à 8 h devant l’immeuble d’IRCC, au 365, avenue Laurier, à Ottawa. Ensemble, nous dirons à l’employeur, d’une seule voix, que nous avons atteint le point de non-retour.
Bravo aux membres qui ont déjà signé des pétitions, écrit des lettres ou rallié leurs collègues : excellent travail! C’est comme ça que nous imposerons le changement. Pour celles et ceux qui ne se sont pas encore impliqués, il n’est pas trop tard pour bien faire. Consultez notre site Web pour savoir comment vous pouvez participer aux appels au gouvernement à annuler le retour au bureau obligatoire.
Même lorsque l’employeur nous laisse tomber, nous ne laissons pas tomber les Canadiennes et les Canadiens. Et nous ne le ferons jamais, même si nous exigeons de meilleures modalités de travail. C’est dans la solidarité et l’union dans l’action que nous gagnerons le droit au télétravail et un avenir plus équitable pour les employées et les employés fédéraux et la population active partout ailleurs.
En toute solidarité,
Nathan Prier