Un peu partout dans le monde, le 1er mai est l’occasion de célébrer les contributions de la classe ouvrière et du mouvement syndical. La Journée internationale des travailleurs est tenue le 1er mai pour commémorer les victimes du massacre de Haymarket, quatre manifestants et sept policiers ayant été tués, en 1886, durant une manifestation pacifique de travailleurs qui réclamaient une journée de travail de huit heures.
Les manifestations ont commencé le 1er mai 1886, au Haymarket Square de Chicago; 80 000 travailleurs y ont participé. Elles se sont poursuivies au cours des jours suivants (quoique le nombre de participants ait diminué). Puis, le 3 mai, la police de Chicago a commencé à attaquer les manifestants. Cela a incité d’autres militants à descendre dans les rues en réaction aux tactiques de violence de la police. Parmi les manifestants figurait le maire de Chicago lui-même, politicien prosyndicaliste qui avait approuvé les manifestations du 4 mai.
Peu après le départ du maire, une personne non identifiée a lancé une bombe de dynamite sur le lieu de la manifestation pacifique. La police a tiré des coups de feu. Au bout du compte, quatre manifestants et sept policiers sont morts. Beaucoup d’autres personnes ont été blessées.
À la suite du massacre, huit hommes — des militants syndicaux — ont été jugés et condamnés sur le fondement de preuves très douteuses qui ne les liaient pas à l’attentat à la bombe en tant que tel, mais qui ont donné lieu à des conclusions fondées sur leurs convictions politiques et leur affiliation au mouvement syndical. L’un des hommes Louis Ling, 21 ans, a été condamné à la pendaison — les autres ont été condamnés à de longues peines d’emprisonnement.
En 1893, le nouveau gouverneur de l’Illinois réhabilitait trois hommes déclarés coupables dans l’affaire Haymarket, faisant remarquer que le jury avait été soigneusement choisi pour obtenir une condamnation et que le juge n’avait pas mené un procès équitable. Selon lui, le procureur n’avait pas réussi à prouver que ces hommes avaient joué un rôle quelconque dans les crimes pour lesquels ils avaient été condamnés.
À l’échelle internationale, des organisations syndicales, socialistes et communistes ont fait pression pour qu’une journée soit réservée afin de souligner le décès insensé des militants syndicaux pacifiques de Chicago — des hommes et des femmes qui réclamaient simplement une journée de travail de huit heures. Aujourd’hui, un peu partout dans le monde, le 1er mai est l’occasion de célébrer la classe ouvrière, d’exiger de meilleures conditions de travail et de demander une rémunération équitable.
Partout dans le monde, sauf en Amérique du Nord, en fait!
Bien sûr, il y a des manifestations de solidarité avec la classe ouvrière mondiale. Mais les Canadiens et les Américains ont leur propre congé en septembre : la fête du Travail. Nous devons cette fête à l’ex-président américain Grover Cleveland. Craignant qu’une fête au mois de mai ne provoque les fauteurs de troubles encore indignés par le massacre de Haymarket, Cleveland a opté pour une fête déjà célébrée en septembre par ses voisins du Nord. Les Canadiens célébraient la contribution des travailleurs et des travailleuses chaque annéeen septembre, en l’honneur de la grève de l’Union canadienne des typographes pour obtenir une journée de travail de neuf heures.
L’ACEP aimerait profiter de l’occasion pour souhaiter à tous une très heureuse Journée internationale des travailleurs. À titre de membres d’un mouvement syndical mondial, nous estimons que chacundevrait avoir le droit de travailler dans la dignité et le respect.