Communiqué de presse : Élection fédérale : l’ACEP joint sa voix à celle de quelque 70 universitaires pour lancer l’alerte sur l’avenir du français au gouvernement fédéral

Ottawa, 16 avril 2025 – Alors que la campagne électorale fédérale s’intensifie, une question cruciale pour la vitalité démocratique du pays reste trop souvent absente des débats : celle de l’avenir du français dans l’appareil de l’État. L’Association canadienne des employés professionnels (ACEP), qui représente les traductrices et traducteurs, interprètes et terminologues du gouvernement fédéral, fait écho à un groupe de près de 70 universitaires pour demander aux partis politiques de s’engager à renverser des coupures irresponsables prises au détriment de la qualité du français.

Le groupe de 70 universitaires derrière la lettre ouverte publiée récemment rappelle que la qualité du français au sein de l’État est directement menacée par la logique comptable qui a mené à cette décision. Il souligne que les francophones seront les premiers touchés par une baisse de qualité, et que les traductrices et traducteurs « protègent la langue française et garantissent l’accès à l’information ». Leur appel rejoint celui de l’ACEP : une vision du bilinguisme qui repose sur la compétence humaine, la protection de la culture et la rigueur plutôt que sur la seule recherche de rendement.

Dans une annonce communiquée à l’interne qui avait circulé dans les médias, le gouvernement a récemment confirmé l’abolition par attrition de 339 postes au Bureau de la traduction, soit près du quart de ses effectifs. Rattaché à Services publics et Approvisionnement Canada, le Bureau de la traduction est l’organisme fédéral responsable de fournir des services linguistiques, principalement la traduction, l’interprétation et la terminologie, à l’ensemble des ministères et organismes fédéraux. Il joue un rôle central dans la mise en œuvre du bilinguisme officiel au sein de l’administration fédérale.

Si le gouvernement continue dans cette direction, il pourrait mettre en danger sa capacité à respecter les obligations prévues par la Loi sur les langues officielles et les politiques qui en découlent, lesquelles visent à garantir que les services soient offerts dans les deux langues officielles de manière équivalente, tant sur le plan de l’accessibilité que de la qualité.

En effet, il est désormais reconnu que les outils automatisés, bien qu’utiles, reproduisent souvent des anglicismes, des stéréotypes, voire des erreurs graves, et ne peuvent garantir la rigueur linguistique exigée dans des domaines sensibles comme les communications gouvernementales, juridiques ou scientifiques. 

« Nos membres travaillent dans l’ombre pour garantir le bilinguisme du gouvernement fédéral, un pilier fondamental de notre démocratie », affirme le président de l’ACEP, Nathan Prier. « Leurs compétences ne sont pas remplaçables par des algorithmes. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement leur avenir professionnel, mais l’accès équitable à l’information gouvernementale pour tous les francophones du pays. »

L’ACEP réitère donc les demandes suivantes :

  • L’annulation immédiate des suppressions de postes annoncées;
  • Le financement permanent du Bureau de la traduction;
  • Le retour de la gratuité des services du Bureau pour tous les ministères fédéraux et de l’obligation d’y avoir recours;
  • Le transfert du Bureau sous la responsabilité du ministre de la Culture et de l’Identité canadiennes, afin de reconnaître sa mission centrale dans la défense de la langue française et le fait que les services linguistiques ne sont pas une simple marchandise.

Ce débat est plus que technique : il touche à l’identité même du Canada. Le français ne peut être traité comme un coût ni sa défense sous-traitée à des machines. La protection du français dans la fonction publique est une promesse faite à des générations de citoyens; elle mérite de figurer au cœur des engagements électoraux de tous les partis et du prochain gouvernement.


Pour toute question ou entrevue, veuillez contacter :
Laura Gauthier, media@acep-cape.ca, 613-261-6526
Courriel du groupe d'universitaires : chantal.gagnon.4@umontreal.ca

À propos de l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP) : Avec plus de 27 000 membres, l'Association canadienne des employés professionnels est l'un des plus grands syndicats du secteur public fédéral du Canada. Il défend les intérêts des fonctionnaires membres des groupes Économique et services de sciences sociales (EC) et Traduction (TR), ainsi que des employés de la Bibliothèque du Parlement (BdP) et du Bureau du directeur parlementaire du budget (BDPB) et des membres civils de la GRC (groupes ESS et TRL). Pour plus d’information : https://www.acep-cape.ca/fr

Suivez-nous:
X – français | X – anglais
Bluesky
Facebook
LinkedIn
Instagram