En cette année où la plupart des employés du secteur public fédéral s’apprêtent à négocier de nouvelles conventions collectives, la Fête des travailleurs du 1er mai devrait revêtir une signification particulière. En effet, c’est pour nous le temps de marquer l’importance que nous accordons à des valeurs toutes canadiennes : le partage, l’égalité des chances, le rôle du gouvernement, qui doit s’employer à redistribuer la richesse par une structure d’imposition qui taxe les plus riches et vient en aide aux plus pauvres, et le respect des droits fondamentaux, comme celui de négocier librement ses conditions de travail.
Depuis des dizaines d’années, tout ce qu’on entend ce sont les leitmotivs d’une partie de la société pour qui moins d’État c’est mieux, pour qui l’austérité est la seule voie pour nous sortir des crises économiques, pour qui les impôts sont un fardeau qu’il faut à tout prix amoindrir. Ils ont réussi à imposer leurs vues au gouvernement actuel qui asphyxie l’appareil de l’État en réduisant ses entrées fiscales par des cadeaux consentis aux grandes entreprises et en fermant les yeux sur les techniques d’évasion et d’optimisation fiscale des entreprises et des individus les plus fortunés.
On tente ensuite de nous faire croire qu’une société riche comme le Canada ne peut plus subventionner la construction de logements sociaux, ne peut augmenter les prestations de retraite de sa population, doit forcer Radio-Canada à n’être que l’ombre de lui-même, doit envisager la privatisation de Postes Canada et couper dans les services directs aux Canadiens. Pour ce faire, ces chantres du libéralisme économique utilisent une rhétorique qui tente de nous faire croire que le gouvernement doit être juste pour le contribuable, mais en taisant que du coup ce sont les citoyens qui font les frais de ces mesures.
Pour arriver à leurs fins, ils s’évertuent à mettre en opposition contribuables et employés de la fonction publique, prétextant que les changements apportés aux lois du travail, au régime de négociation et aux lois affaiblissant les syndicats sont nécessaires pour protéger les contribuables.
Nous aurons la chance l’an prochain d’aller voter et de dire clairement ce qu’on pense de leurs actions. Mais la démocratie doit s’exprimer plus souvent qu’aux quatre ans. Ce premier mai, de nombreux groupes vont profiter de la Fête des travailleurs pour dénoncer les politiques d’austérité, les changements législatifs vindicatifs envers les syndicats de la fonction publique, les privatisations et de nombreuses autres causes.
L’ACEP et plusieurs syndicats des secteurs publics et privés seront de la partie. Nous vous invitons particulièrement à participer à la marche du groupe Solidarité contre l’austérité à Ottawa; plusieurs sections locales de l’ACEP de la région de la Capitale nationale y seront. Voyez la liste des activités ci-dessous et n’hésitez pas non seulement à y participer, mais à vous joindre à ces personnes courageuses qui mettent sur pied ces marches, manifestations et fêtes afin d’en assurer le succès.
Bonne Fête des travailleuses et des travailleurs.
Claude Poirier
Activités le 1er mai
- Solidarité contre l’austérité – MayDay Ottawa: Marche à partir de 17h. Départ du Parc McNabb.
http://maydayottawa.ca/ et https://www.facebook.com/SolidarityAgainstAusterity - Mobilisation Place du Portage:
- BBQ inter-syndical à midi entre le 156 et le 200 Portage.
- Rassemblement vers 16h30 au même endroit pour joindre la manifestation
du 1er mai organisée par Solidarité contre l'austérité vers Ottawa.
https://www.facebook.com/MobilizationPortage?fref=ts