Budget : questions et réponses

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La semaine dernière, nous avons organisé une séance de questions et réponses sur Facebook, conscients du fait que, même si le budget avait été adopté, certains de nos membres avaient peut-être encore des questions importantes à poser. Nous sommes ravis que de nombreux membres se soient connectés à notre page Facebook pour poser leurs questions. Voici un récapitulatif de celles auxquelles nous avons répondu. Vous trouverez l’intégralité des conversations en anglais ici et en français ici

Plusieurs membres ont mentionné le taux de participation au vote sur le budget. Que pensez-vous du taux de participation?

J'aimerais beaucoup voir une augmentation de l'engagement des membres de l'ACEP, y inclus par l'expression démocratique de voter sur les questions importantes comme le budget de l'Association.

Ceci étant dit, le taux de participation à ce vote sur le budget ressemble assez au taux de participation des membres lors des scrutins similaires tenus récemment, tel qu'en témoigne le graphique suivant:

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Certains membres craignent que le fonds puisse être utilisé à des fins publicitaires, pour promouvoir un parti politique lors des élections. D'autres veulent savoir la différence entre la publicité axée sur la défense de nos droits et la publicité de nature politique. Comment est-ce que l'ACEP prévoit sensibiliser le public canadien en ce qui a trait à nos enjeux?

Je pense qu'il y a une distinction à faire entre la publicité politique ou partisane et ce que nous avons identifié comme la publicité axée sur la défense de vos droits. La première serait spécifiquement destinée à diaboliser un parti ou en promouvoir un autre. La seconde, en revanche, viserait à promouvoir un modèle de service public qui résonne avec nos membres – une fonction publique où des conseils donnés peuvent être vraiment courageux et où le meilleur intérêt du public au sens large, et non l'idéologie, détermine la prise de décision. Nous n'avons pas l'intention d'utiliser le fonds pour financer de la publicité de nature partisane.

Pouvez-vous nous donner une idée du montant à terme de notre cotisation dans le cadre du nouveau budget, et comment celle-ci se compare aux cotisations des autres principaux syndicats de la fonction publique fédérale? Merci!

L'ACEP est un des seuls syndicats de la fonction publique à avoir une structure de cotisation syndicale à taux fixe, peu importe le revenu du membre. Ceci a pour effet que les membres à plus faible salaire contribuent proportionnellement plus que ceux à salaire élevé. L'AFPC, mais aussi des syndicats comme l'Association des juristes de justice paient des cotisations selon un pourcentage du revenu. L'AJJ a d'ailleurs récemment voté une augmentation de 0,75 % à 1 % puis 1,25 % du salaire. Pour l'ACEP, la cotisation de 48 $ par mois équivaut en moyenne à 0.6%. La décision reviendra aux membres quant au moyen d'arriver à équiper le fonds de défense et de grève et le dialogue ne fait que commencer!

Parce que je suis tout seul à toucher un revenu, la grève me fait peur. Comment est-ce que cela se traduit en ce qui concerne les moyens de pression au travail?

Une grève peut effectivement être une solution inquiétante, dans laquelle nous ne tenons pas à nous engager. Malheureusement, les nouvelles règles imposées par le projet de loi C-4 nous pousseront dans cette direction si les négociations aboutissent à une impasse et si l’offre présentée par notre employeur est clairement inacceptable. Mais, en créant le fonds de défense et de grève, l’ACEP prépare en fait le terrain en vue de fournir un revenu de remplacement au cas où les moyens de pression au travail constitueraient la seule façon de protéger les droits de nos membres.

Nous ne devons cependant pas oublier l’issue positive de la grève très judicieusement déclenchée par les agents du service extérieur en 2013. Ils ont travaillé dans les règles, organisé une grève rotative, des piquets de grève réguliers sans perte de revenu, etc. Les moyens de pression au travail constituent une mesure extrême qui doit être approuvée par un vote des membres. Vous trouverez plus de détails sur la grève de l’APASE dans notre dernier bulletin de mobilisation.

Vous avez mentionné dans un des articles parus dans la presse que le fonds financerait également des poursuites en justice. Quel pourcentage du fonds comptez-vous allouer à ces poursuites?

La répartition du fonds entre diverses causes dépendra probablement de la rétroaction de nos membres. Comme nous l’avons déjà mentionné, les critères d’utilisation du fonds seront établis dans le cadre de consultations auprès de nos membres. D’après les commentaires reçus jusqu’à maintenant, je peux dire que les membres préféreraient une action en justice à une grève générale. Nous serons à l’écoute de ce qu’ils nous diront.

C’est certainement le budget le plus politique que nous ayons établi ces dernières années. Ce budget contenait une question assez claire à propos de l’ouverture d’un compte et de l’apport d’un fonds de grève/de défense de démarrage. Comment pensez-vous que les membres vont, à l’avenir, prendre des décisions politiques liées, par exemple, au mode de gouvernance et de financement du fonds?

Il est fort probable que nous devrons établir une structure de gouvernance et des lignes directrices précises pour l’utilisation du fonds. J’espère que nous pourrons dialoguer davantage avec les membres grâce à des séances de discussion ouverte et lors de notre assemblée générale annuelle de novembre.

Certains membres n’aiment pas le fait que nous puissions nous endetter. Sommes-nous endettés? Empruntons-nous de l’argent à d’autres entités?

Dans ce cas particulier, le million de dollars que nous mettons de côté pour le fonds de défense/de grève provient d’une réserve accumulée non grevée, qui inclut un excédent datant de l’an dernier.

Quand pouvons-nous envisager d’augmenter les cotisations syndicales et, ainsi, notre salaire potentiel lors d’une grève? À quelle allocation de grève quotidienne pouvons-nous nous attendre?

Pour qu’un véritable fonds de défense et de grève soit efficace, il doit être bien alimenté. Le million de dollars n’est qu’un début; il est clair qu’il ne suffirait pas à couvrir les allocations de grève pendant très longtemps. Quand elle a exercé ses moyens de pression en 2013, l’APASE a pu couvrir l’intégralité de la paie de ses membres, mais sa structure de cotisation est progressive depuis la création de son fonds de grève, il y a une douzaine d’années. En préparation pour notre AGA de l’automne, nous devrons consulter nos membres sur la façon d’alimenter le fonds de défense et de grève – il faudrait prévoir diverses possibilités, dont une structure de cotisations, une augmentation de ces cotisations ou des prélèvements spéciaux. Mais il faut également préciser qu’il incombera aux membres de décider s’ils veulent faire grève ou pas. Un syndicat est une institution foncièrement démocratique; cela signifie que les membres doivent voter pour ou contre la grève. À l’heure actuelle, l’ACEP n’est pas dans une situation justifiant la consultation de ses membres à propos d’une éventuelle grève, à moins que Tony Clement ne décide de nous jouer un autre tour.

Le fonds d’urgence prévu par le budget n’est-il pas d’environ 250 000 $? Étant donné que notre fonds de grève est peu élevé, ce montant pourrait-il être réaffecté? Pourrions-nous trouver de l’argent auprès d’autres sources? Par exemple, y a-t-il un moyen de réduire le coût des réunions? En organisant des réunions virtuelles, en ne fournissant pas de nourriture, etc.? Je crains qu’un million de dollars ne nous mène pas très loin avec 12 000 membres.

Le fonds d’urgence de 250 000 $ a été recommandé par les vérificateurs. Rien ne nous empêcherait de décider d’affecter toute somme restante en fin d’année au fonds de défense et de grève; je vais donc l’inscrire comme option à envisager quand nous constituerons le fonds.

Toutes les autres suggestions d’économies sont également valides. La fourniture de nourriture lors des réunions est quelque chose que nous pourrions envisager, mais nous croyons qu’il serait difficile de demander aux membres de faire don de leur temps à l’heure du souper.

Vous avez raison de préciser qu’un million de dollars ne nous mènerait pas très loin. Nous devons considérer qu’il s’agit là du premier montant de base, et nous rappeler qu’il n’est pas uniquement destiné aux allocations de grève (pour lesquelles le nombre de membres est important), mais aussi à d’autres mécanismes de défense, lorsque le coût n’est pas calculé par personne.

Un des éléments clés du budget est l’augmentation considérable des fonds alloués à la formation et au perfectionnement des membres. Qu’entend-on par « considérable » dans ce cas-ci, et pouvez-vous préciser le type de formation et de perfectionnement qu’on offrira aux membres de l’ACEP?

Si vous consultez le budget sur le site Web de l’ACEP, vous constaterez que les fonds alloués à la formation des membres et des délégués syndicaux ont presque triplé, passant de 60 000 $ à 180 000 $. Nous envisageons d’offrir une formation plus complète afin d’aider les membres qui ont des problèmes en milieu de travail, mais aussi pour les mobiliser à propos des enjeux collectifs touchant les employés de divers ministères. La formation pourrait également porter sur la mobilisation et la préparation en vue d’exercer des moyens de pression au travail.